Websérie: "1870, l’année terrible" 6

Les volontaires de l'Ouest du colonel de Charrette à la bataille de Loigny, le 2 décembre. Crédits musée de la guerre de 1870 Loigny 1870, 1875. Castellani Charles (1838-1913)

Ce sixième épisode de la série "1870, l’année terrible" proposée par le Ministère des Armées (ICI) nous entraîne à Loigny-la-Bataille, au nord d'Orléans, le 2 décembre 1870, une journée marquée comme un  "tournant", mais qui signe la fin de la campagne de la Loire et surtout la défaite finale de la France. En effet, après ce "tournant", l'armée de la Loire ne peut plus secourir Paris assiégée.

La vidéo de la série 6 est ICI

Comme il est dit dans la vidéo, cette armée de 45 000 Français qui affronte celle des 35 000 Prussiens est faite de" bric et broc", des troupes hétéroclites, non aguerries au feu, sans expérience.

Parmi les soldats, on note la présence des "Volontaires de l'Ouest", soit les  "Zouaves Pontificaux" commandés par le colonel Charette…. Un nom qui rappelle  la Vendée et la Contre Révolution !

En  Septembre 1870, Rome est intégrée au royaume d'Italie unifié, devient capitale, et le bataillon des Zouaves Pontificaux formé de volontaires de plusieurs pays, qui défendait les Etats pontificaux, est dissous. Les volontaires français, commandés par le Colonel de Charette, se mettent au service de la France, sous le nom de "Légion des volontaires de l'Ouest" mais ils peuvent garder leur uniforme de zouave (voir la vidéo sur ce sujet et photo ci-dessous).

Ce sont eux que l'on retrouve à la bataille de Loigny, sous la bannière du Sacré Cœur (voir la vidéo qui fait ainsi allusion à cet épisode "mystique" et à la devise des zouaves pontificaux). Ils veulent "racheter les fautes de la France" (qui n'a pas défendu les états pontificaux et a donc participé à la fin du pouvoir temporel des papes) et considèrent qu'il n'y a pas de "pardon sans effusion de sang". Ils défendent héroïquement le village de Loigny, mais sans renfort, les 800 hommes (dont les 300 zouaves du colonel de Charette) du Général de Sonis sont défaits, les 2/3 sont tués (voir photo,"la charge de Loigny" en haut de la page).

Charles de Charette (voir photo), baron de la Contrie, petit- neveu (ou petit-fils? On trouve les deux versions) du général vendéen de l'armée catholique et royale (le titre de "général" lui est  décerné par le futur Louis XVIII) est né en 1832 à Nantes. Nommé général par Gambetta après l'armistice, il refuse à Thiers de participer à la lutte contre la Commune, ne voulant pas prendre part à une guerre civile. Charles de Charette décède en 1911.

La bataille de Loigny a marqué la mémoire collective des habitants : en quelques heures, 9 000 hommes sont tombés. Pour leur rendre hommage, en 1907, la ville a créé le musée de la guerre de 1870 dans l'église détruite durant la bataille. Sous la chapelle du Sacré Cœur se trouve une crypte où reposent les tombeaux des généraux  de Sonis et Charette et des ossements de plus de 1 200 soldats français, prussiens et bavarois. Dans les salles du musée on trouve aussi des armes, des uniformes,  des lettres, des objets personnels des soldats et des tableaux dont celui de la "charge héroïque de Loigny" (voir photos).

Source et Crédits photographiques, sauf mention spéciale: musée de la guerre de 1970 de  Loigny (lien ICI)

La charge de Joigny en haut général de Sonis, en bas Général de Charette ( Crédits : site fondation Napoléon)

Vitrine des uniformes, dont celui des zouaves pontificaux, musée de la guerre (crédits site Fondation Napoléon)

L'ossuaire du musée de la guerre abrite les dépouilles de 1260 soldats français et allemands

Musée de la guerre de 1870 Crédits Par AmélieP24 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70058513

Musée de la guerre de 1870 Crédits Par AmélieP24 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70058515